Saint Martin

• Sa Vie :
  1.  ➵ Né en 316 à Savaria dans la province romaine de Pannonie de l'Empire romain (dans l’actuelle ville de Szombathely en Hongrie).
  2.  ➵ Martin suit son père^Note1 à Pavie (en Italie du Nord) lorsque ce dernier y est muté. À l'école, l'enfant est vraisemblablement en contact avec des chrétiens (époque marquée par le développement du christianisme).
  3.  ➵ Vers l’âge de dix ans, il veut se convertir à cette religion, car il se sent attiré par le service du Christ.
  4.  ➵ A l'âge de 15 ans, son père force son fils à entrer dans l’armée alors que l'âge légal de l’enrôlement est de 17 ans, en tant que fils de vétéran, il a le grade de circitor^Note2 avec une double solde.
  5.  ➵ A 18 ans, affecté en Gaule, à Amiens, un soir de l’hiver 334, le légionnaire Martin partage son manteau militaire (la chlamyde faite d'une pièce de laine rectangulaire) avec un déshérité transi de froid, car il n’a déjà plus de solde après avoir généreusement distribué son argent. Il tranche son manteau ou tout du moins la doublure de sa pelisse : le manteau appartenait à l'armée, mais chaque soldat pouvait le doubler à l'intérieur par un tissu ou une fourrure, à ses frais. La nuit suivante le Christ lui apparaît en songe vêtu de ce même pan de manteau. Le reste de son manteau, appelé "cape" sera placé plus tard, à la vénération des fidèles, dans une pièce dont le nom est à l'origine du mot chapelle.
  6.  ➵ En mars 354, Martin participe à la campagne sur le Rhin contre les Alamans à Civitas Vangionum en Rhénanie. Ses convictions religieuses lui interdisent de verser le sang et il refuse de se battre. Pour prouver qu’il n’est pas un lâche et qu’il croit à la providence et à la protection divine, il propose de servir de bouclier humain. Il est enchaîné et exposé à l’ennemi mais, pour une raison inexpliquée, les barbares demandent la paix.
  7.  ➵ Martin sert encore 2 années dans l'armée dans une unité d’élite de la garde impériale dont il fut membre pendant 20 années pour attendre la libération de son Tribun et ami. Cela porterait la durée totale de son service à 25 ans, durée légale dans les corps auxiliaires de l’armée romaine
  8.  ➵ En 339, baptême de Martin à Pâques toujours en garnison à Amiens.
  9.  ➵ En 356, ayant pu quitter l’armée il se rend à Poitiers pour rejoindre Hilaire, évêque de la ville depuis 350. Hilaire a le même âge que lui et appartient comme lui à l’aristocratie, mais il a embrassé la foi chrétienne tardivement.

Le Maîte Autel de la Basilique St Martin dressé sur le tombeau du Saint

1.  ➵ Alors qu'Hilaire, un trinitaire^Note3, victime de ses ennemis politiques et religieux, tombe en disgrâce et est exilé, Martin est averti "en songe" qu’il doit rejoindre ses parents en Illyrie (Albanie actuelle) afin de les convertir. Il réussit à convertir sa mère mais son père reste étranger à sa foi (pour ne pas perdre son statut social).
2.  ➵ En 360, avec les canons du concile de Nicée, les trinitaires regagnent définitivement leur influence politique et Hilaire retrouve son évêché. Martin en est informé et revient lui-même à Poitiers.
3.  ➵ En 361, il s'installe sur un domaine gallo-romain qu'Hilaire lui indique près de Poitiers.
4.  ➵ En 371 à Tours, l’évêque en place Lidoire vient de mourir. Les habitants veulent choisir Martin mais celui-ci s’est choisi une autre voie et n’aspire pas à l'épiscopat. Les habitants l’enlèvent donc et le proclament évêque le 4 juillet 371 sans son consentement. Martin se soumet en pensant qu’il s’agit là sans aucun doute de la volonté divine.
5.  ➵ En 372, il crée un nouvel ermitage à 3 km au nord-est des murs de la ville : c’est l’origine de Marmoutier avec pour règle la pauvreté, la mortification et la prière. Marmoutier sert de centre de formation pour l’évangélisation et la colonisation spirituelle des campagnes, c’est pour l’essentiel la première base de propagation du christianisme en Gaule.
6.  ➵ À cette époque, il parcourt les campagnes encore païennes faisant détruire temples et idoles. Il fait par exemple abattre un pin sacré^Note4
7.  ➵ Au soir de sa vie, sa présence est requise pour réconcilier des clercs à Candes-sur-Loire, à l'ouest de Tours. Son intervention est couronnée de succès, mais, le lendemain, épuisé par cette vie de soldat du Christ, Martin meurt à Candes, à la fin de l’automne, le 8 novembre 397 sur un lit de cendres comme mouraient les saints hommes. Au moment de sa mort, les personnes qui l'entourent rapportent avoir vu son corps paraître blanc comme neige.
8.  ➵ Sa dépouille, disputée entre Poitevins et Tourangeaux, est subtilisée par ces derniers. Ils le ramènent en gabarre sur la Loire jusqu'à Tours où il est enterré le 11 novembre dans le cimetière chrétien extérieur à la ville après une halte en un lieu où sera plus tard construite la chapelle du Petit-Saint-Martin.
9.  ➵ Son tombeau devient dès lors un lieu de pèlerinage couru de tout le pays. Selon Grégoire de Tours, l'évêque Brice fait construire en 437 un édifice en bois pour abriter le tombeau et le manteau (chape) de Martin, appelé pour cette raison chapelle. Constatant le rayonnement de ce sanctuaire, l'évêque Perpétuus fait construire à la place la première basilique Saint-Martin hébergeant le tombeau de Martin, dont la dédicace a lieu le 4 juillet 470.
10.  ➵ Une légende veut que les fleurs se soient mises à éclore en plein novembre, au passage de son corps sur la Loire entre Candes et Tours. Ce phénomène étonnant donnera naissance à l’expression "Eté de la Saint-Martin"

• Les Notes :
  1. Son Père : était un tribun militaire de l'Empire romain.
  2. Circitor : Il est chargé de mener la ronde de nuit et d’inspecter les postes de garde de la garnison.
  3. Trinitaire : se dit des croyants de la Sainte Trinité; Père - Fils - St Esprit. Contrairement aux Ariens qui croyaient que le Christ était le Fils de Dieu mais créé par Dieu le Père à un moment donné donc une créature distincte du Père et qui lui est donc subordonnée..
  4. Pin sacré : une représentation de cet épisode est reproduite sur un des vitrail de la Basilique St Martin.

Sources : Diocèse de Tours - Les Edition Vox Gallia - Wikipedia