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Cloître de la Psalette

Le Cloître de la Psalette

Le Cloître

   Le Cloître, à partir du Haut Moyen-Âge, est un lieu de travail des chanoines de la cathédrale St Gatien de Tours. Les bâtiments actuels sont construits à partir du XV siècle grâce au mécénat de l'évêque Jean de Bernard et achevés au XVIème siècle. Le cloître de la Psalette tire son nom du chant des psaumes qui s'élevait de l'école de musique attenante, une ancienne psaletteNote.
   A la fin de la période médiévale, le chapîtreNote connaît une grande activité culturelle grâce à son scriptorium et sa bibliothèque, une des plus riche de France. Celle-ci est modifiée et agrandie au XVIème siècle par le chanoine Raoul le Segaler avec le désir de créer une grande bibliothèque humaniste sur le modèle de celle de Sélestat en Alsace. Le chapitreNote est dissous durant la révolution en 1793, et la bibliothèque est dispersée. Le cloître perd sa salle capitulaireNote en 1802, suite au percement d'une rue.


Le Rez de Chaussée

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    1. 1 - La Brèche dans l'enceinte du cloître marque l'emplacement de l'ancienne salle capitulaireNote. Sa démolition a mis à jour des vestiges de l'enceinte gallo-romaine à laquelle s'adossait la première cathédrale du IVème siècle.
    2. 2 - La Galerie ouest, à l'entrée, le décor sculpté indique la fonction du lieu : des personnages juchés tout autour d'un pinacleNote chantent ou jouent d'un instrument de musique. Parmi ceux-ci, on reconnaît l'orgue portatif, la harpe, la vielle à archets, le luth. Au desous, le socle est orné de versets extraits des psaumes, "Laudate pueri Dominum, Psallite nomini ejus, quoniam suave.".
    3. 3 - La plus ancienne galerie du cloître construite aux environs de 1442 est encore médiévale avec son décor floral et sa façade rythmée par des contrefort élancés. Elle abrite une partie du dépôt lapidaire de la cathédrale St Gatien, vestiges des restaurations de la cathédrale aux XIXème et XX siècleème .
    4. 4 - Sur la galerie nord, des pilastresNote prolongent au premier étage les contreforts du rez de chaussée marquant l'apparition de la Renaissance dans les années 1508-1524. Sous la galerie, les voûtes à nervures relèvent encore du style gothique flamboyant. Les deux portes sont également représentartive de la première Renaissance : l'une menait à la PsaletteNote et l'autre à la résidence du préchantreNote
    5. 5 - Sur le mur de la dernière travée des vestiges d'une peinture murale du XVIIème siècle représentent le massacre des Saints-Innocents et la fuite en Egypte.
    6. 6 - La petite chapelle, à l'angle des deux galeries est couverte d'un plafond à caissons polychromes de la première Renaissance ornée de rosaces. Au-dessus de l'autel, la fenêtre est garnie de vitraux de Max Ingrand (1908-1969), l'un des maîtres-verriers français les plus célèbres du XXème siècle. Datés de 1948, ils représentent le sacrementr de l'Eucharistie
    7. 7 - Un escalier en vis, hors oeuvre, s'élève à l'angle des galeries nord et est. Il est ouvert par de larges baies, et à l'intérier, un noyau conduit le regard jusqu'au sommet de la vis qui se termine par un plafond à caissons. On y accède par une porte, dans la galerie orientale, encadrée de deux pilastresNote ornées de candélabresNote et surmontée d'un double entablementNote.

La petite chapelle (5) La terrasse (8)


Le Premier Etage

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    1. 8 - La terrasse permet d'observer quatre siècles d'architecture : du chevet de la cathédrale édifié au XIIIème siècle aux tours élevées vers 1547, en passant par la rose du transept qui date du XIVème siècle.
    2. 9 - Le ScriptoriumNote, où travaillent les copistes est éclairé par deux fenêtres ouvertes au sud , c'est la seule pièce munie d'une cheminée. Elle est de style Renaissance.


Les Manuscrits enluminés : une tradition à Tours

   Les manuscrits enluminés sont des livres, écrits à la main, richement décorés. L'art de l'enluminure s'étend sur une période de près de onze siècles, de la fin du IVème siècle jusqu'au années 1550.
  Au Moyen-Âge, les trois grands établissements religieux de Tours abritent chacun un atelier de copistes. Le plus ancien est celui de l'Abbaye de Noirmoutier crée à la fin du IVème siècle. Les scriptoria de la basilique St Martin et de la cathédrale, plus tardifs, se développent à l'époque carolingienne, début de la renommée des manuscrits tourangeaux.
  Pendant la période gothique, dès le XV siècle, une production commerciale voit le jour dans des ateliers urbains. Au XIV et XV siècles, cette production s'impose progressivement grâce à une clientèle fortunée (la noblesse, de riches commerçants...) qui commande surtout de nombreux livres d'heuresNote.
  Au tournant des XVème et XVIème siècles, la ville de tours est à la fois capitale politique et capitale de l'industrie du luxe du royaunme de France. A cette époque, dans le sillage de Jean Fouquet (peintre tourangeau vers 1420-1480), la ville compte de nombreux peintres-enlumineurs dont l'art est influencé par l'Italie et les Flandres. C'est la naissance d'un style élégant et tempéré appelé "Ecole de la Loire" qui jusqu'aux années 1520 domine toute la priduction française.

Diaporama du Cloître
Si des photos apparaissent sous le carrousel, rechargez la page.
Des travaux de ravalement sont en cours. J'y retournerai quand ils seront terminés

NOTES :
  • Chapître : assemblée des chanoines.
  • Salle capitulaire : lieu où se réunissent les chanoines pour entendre la lecture d'un chapitre de la règle.
  • Pinacle : couronnement en forme de cône ou de pyramide de contreforts et culées d'arcs-boutants.
  • Pilastres : ornemnent vertical plat ayant l'aspect d'une colonne et une fonction comparable.
  • Psalette : école de musique vocale attachée à une église où, au Moyen-Age et à la Renaissance, les jeunes garçons recoivent. une éducation musicale et religieuse de haut niveau.
  • Préchantre : Maître de choeur de la cathédrale.
  • Candélabres : mouluration qui orne souvent les pilastres
  • Entablement : partie supérieure d'un décor architecturé.
  • Scriptorium : atelier dans lequel les moines copistes réalisaient des copient manuscrites.
  • Livre d'Heures : livre liturgique destiné aux fidèles catholiques laïcs, à la différence du bréviaire, destiné aux clercs, et permettant de suivre la liturgie des Heures. En complément de ce recueil de prières liées aux heures de la journée, le livre d'heures comprend généralement un calendrier pour suivre l'évolution de la liturgie tout au long de l'année, mais aussi parfois des psaumes, les évangiles ainsi que des offices particuliers.

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N'allez pas là où le chemin peut mener. Allez là où il n'y a pas de chemin et laissez une trace. Ralph Waldo Emerson