Lymantria dispar

Le Bombyx disparate

Papillon
Choisille, Touraine, je n'ai pas encore vu l'imago et pour cause

  • Description : la chenille du Bombyx disparate est très sombre et presque entièrement noire à la naissance, mais on peut déjà facilement la reconnaître grâce aux deux petites protubérances disposées de chaque côté de sa tête et desquelles part une touffe de soies assez longues. En grandissant, des tubercules bleus et rouges deviennent visibles sur son dos, dans un premier temps sur une seule rangée (points rouge-orange) puis sur deux. On peut alors observer 5 paires de tubercules bleus sur la partie supérieure de sa face dorsale, suivis de 6 paires de tubercules rouges. S’ajoutent à cela ses deux taches noires sur la tête, la rendant impossible à confondre avec d’autres chenilles. Sa chrysalide est, elle aussi, très singulière et aisément reconnaissable parce qu’elle possède de courts poils roux ; le dimorphisme sexuel est déjà visible à ce stade, les chrysalides des mâles étant plus petites que celles des femelles (voir galerie photo, plus bas). Les imagos sont eux aussi assez facilement reconnaissables. La femelle est munie de deux paires d’ailes blanches ornées de motifs noirs en zigzag. Le mâle arbore quant à lui une livrée tout à fait différente : il est d’un brun très classique pour un papillon « de nuit », mais porte de très longues antennes pectinées lui donnant l’air, lorsqu’on l’observe de face, d’un petit lapin.
  • Cycle de vie: la du Bombyx disparate, peu mobile, ne vole pas et reste généralement à proximité du cocon duquel elle vient d’émerger. C’est le qui vole jusqu’à elle, attiré par les phéromones qu’elle dégage et qu’il capte grâce à ses très grandes antennes. L’accouplement a lieu la nuit et dure généralement quatre ou cinq heures. Une fois fécondée, la femelle pond ses œufs, en général sur l’écorce de l’arbre sur lequel elle se trouve. Elle dépose dans un premier temps une couche de mucus sur l’écorce, auquel viennent se coller quelques uns de ses poils abdominaux, puis elle dépose ensuite ses œufs en ooplaqueNote avant de les recouvrir d’un épais feutrage de poils abdominaux. Chaque ponte comprend en moyenne 400 œufs.
     À l’intérieur de l’œuf, le développent des embryons est rapide : au bout de deux à trois semaines en fonction de la température, les chenilles sont totalement développées. Pourtant, elles n’éclosent pas tout de suite : elles restent tout l’automne et l’hiver à l’abri du chorion de leur œuf et du manteau de poils que leur a laissé leur mère.
     Au printemps, elles éclosent et se dispersent très rapidement. À leur sortie de l’œuf, les chenilles peuvent produire un fil de soie long de 7 mètres, qu’elles utilisent pour se laisser transporter par le vent, leur petite taille, leur légèreté, et leurs longs poils aérophores leur permettent de parcourir ainsi plusieurs mètres, se dispersant ainsi dans le feuillage des arbres à l’entour. L’activité des chenilles est diurne jusqu’au troisième stade larvaire, puis nocturne. Elles grandissent d’avril à juin, puis tissent un cocon très fin et lâche dans le feuillage des arbres dans lequel elles se nymphosent.
    Comme la adulte du Bombyx disparate ne vole pas et ne se déplace pas à plus de quelques mètres de son cocon, c’est la chenille qui choisit à l’avance la future plante-hôte de sa progéniture. Ce comportement est plutôt inhabituel au regard de celui de la plupart des espèces de Lépidoptères, chez lesquelles c’est la femelle adulte qui repère et choisit les plantes sur lesquelles elle va pondre.
  • Observation : les adultes émergent en juillet-août. Le peut être observé en plein jour, mais l’activité de la femelle, plus discrète, est plutôt nocturne. Les imagos ont une durée de vie assez limitée, de l’ordre de 4 à 9 jours, et ne se nourrissent pas, leur activité est uniquement consacrée à la reproduction.
  • Plantes-hôtes : ma chenille du Bombyx disparate est particulièrement polyphage et peut se nourrir d’un grand nombre de plantes différentes, essentiellement des arbres feuillus comme résineux. En France, ses principales plantes-hôtes sont les Chênes (Quercus), le Hêtre (Fagus sylvatica), les Charmes (Carpinus), les arbres fruitiers (Malus, Pyrus, et divers Prunus sauvages et cultivés) ou encore le Châtaignier (Castanea sativa). Mais on peut également le rencontrer sur d’autres arbres, comme les Bouleaux (Betula), les Saules (Salix), les Aulnes (Alnus), Tilleuls (Tilia) et Ormes (Ulmus). Les années de fortes pullulations, cette chenille peut se nourrir sur d’autres arbres si ses essences préférées ne sont plus disponibles.
  • Répartition : une grande partie de l’Europe et de l’Asie jusqu’au Japon. Il a été introduit accidentellement aux États-Unis au XXème siècle. En France, on peut l’observer dans toutes les régions.
  • Étymologie : le nom de genre, Lymantria, viendrait du grec "lymantēr" signifiant "destructeur". Le nom de genre dispar quant à lui signifie "dissemblable" en latin, en référence au dimorphisme sexuel très prononcé chez l’espèce. C’est de là que vient son nom français de Bombyx disparate. Autrefois ce papillon portait le nom générique Porthetria, du grec "porthein" qui signifie également "ravager" ! En Français, on lui donne aussi le nom de Zigzag, en référence aux motifs en zigzag qu’on peut observer sur les ailes chez les deux sexes, ou encore Spongieuse, en référence à la texture particulière de la ponte.

Papillon

Diaporama
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Nomenclature
Ordre : Lepidoptera
Sous-Ordre : Glossata
Infra—Ordre : Heteroneura
Super-Famille : Noctuoidea
Famille : Erebidae
Sous-Famille : Lymantriinae
Tribu : Lymantria
Genre : Lymantria
Espèce : Lymantria dispar Linnaeus


Ooplaque : les œufs sont regroupés en nids d’abeilles
N'allez pas là où le chemin peut mener. Allez là où il n'y a pas de chemin et laissez une trace. Ralph Waldo Emerson